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Jeanne Rampalle (data) (1583-1636). Second superior of Couvent des Ursulines d'Arles. Born in Saint-Rémy-de-Provence. Died in Avignon.


  • Good Sarre, Claude-Alain (1996). "Le difficile passage à la clôture des Ursulines provençales et comtadines (1624-1658)". Revue Mabillon. 7: 235–270. doi:10.1484/J.RM.2.305559.
Arles, première communauté cloîtrée (1624)

C'est César de Bus qui, en octobre 1602, a envoyé à Arles cinq ursulines congrégées d’Avignon : Dauphine Rampalle (1552-1621), avec ses deux jeunes filles, Jeanne (1583-1636) et Catherine (1585-1609), et ses deux nièces, Agnès Rampalle et Honorée Fine 32. Le petit groupe, très familial aux origines, s’est développé modestement puisque, en 1624, elles ne sont encore que quatorze congrégées.

Jeanne Rampalle est devenue supérieure dès octobre 1610 [33], succédant à sa mère qui meurt en 1621, et ce serait sur les instances de sa mère qu’elle se serait résolue alors à se tourner vers l’état religieux, « état de perfection (...) cime et sommet de la vertu évangélique ». Le directeur spirituel de Jeanne, père de la Doctrine chrétienne d'Aix, « tasche de luy faire appréhender l’incompatibilité entre l’Institut qu’elle avoit jusqu’alors si utilement professé avec la profession religieuse qu’elle vouloit embrasser » [34], reprenant les arguments défendus par le Mémorial d’Anne de Luynes, mais Jeanne persiste avec l’aide de son frère Antoine.

En effet, Antoine Rampalle, ancien élève des Jésuites d’Avignon, docteur en droit et chanoine de la collégiale d’Apt, va jouer ici un rôle essentiel. Il est proche du cardinal-archevêque de Lyon, Mgr de Marquemont, lequel, « ayant obtenu une bulle pour les maisons de Saincte Ursule de son diocèse en l’an 1624 », en obtient, à la demande d’Antoine, « une à l’instar d’icelle pour la maison d’Arles (...) publiée l’onziesme d’octobre par Mgr Gaspard de Laurens [fr], Archevesque d’Arles » [35]. Le pas décisif est franchi. Le 21 octobre 1624, Antoine « donne de la part de l’Archevesque le voile blanc et reçoit au noviciat la mère Jeanne Rampalle, sa soeur » (alitée, car elle est presque toujours malade), « puis le mesme Archevesque voile de sa main sept autres soeurs » [36]. Après un très

32. Les documents relatifs aux débuts d’Arles sont nombreux aux Arch. dép. des Bouches-du-Rhône, et notamment : Livre des vêtures commencé le 14 mars 1605 (84 H 1) ; Recueil d’actes notariés de réceptions ou de professions depuis le 6 octobre 1610 (84 H 6) ; et Mortuaire depuis le 15 juillet 1607 (84 H 9).
33. Ce changement s’est produit à l’occasion de la réception de F. Jeanne et de F. Arvine, les deux premières ursulines qui ne soient pas de la famille Rampalle (Arch. dép. des Bouches-du-Rhône, 84 H 6, fol. 127).
34. Ces deux citations sont tirées de Henry Albi, La vie de la Mère Jeanne de Jésus, Religieuse Ursuline..., Lyon, 1640, p. 93. Nous donnons (fig. 1) la reproduction d’une gravure représentant Jeanne Rampalle de Jésus.
35. Ibid., p. 98.
36. Pommereu, Les Chroniques de l'ordre, op. cit., t. Il, p. 219. Aux Arch. dép. des Bouches-du-Rhône, sous la cote 84 H 18, on trouve la bulle sur parchemin du vice-légat, contenant érection du monastère, donnée à Rome le 8 août 1624 (avec lettres du parlement de Provence du 25 septembre).

court noviciat, Jeanne et ses compagnes prononcent, le 19 janvier 1625, les trois voeux solennels, « selon la Règle de Sainct Augustin (...) conformément au bref de nostre sainct Père le Pape Paul cinquiesme », Antoine étant désigné comme « directeur dudit monastère et vicaire de Mgr l’Archevesque » [37].

Pour les constitutions que suivront les nouvelles religieuses, le biographe de Jeanne Rampalle dit « qu'elle les a dressées après avoir leu (...) quantité de livres » (p. 109), ce que répètent les Chroniques de Marie de Pommereu, mais Marie de Chantal Gueudré rectifie : « elle n’apporta que d'insignifiantes modifications aux constitutions de Lyon » [38], ce que confirme bien l’analyse des deux textes.

Les différences essentielles de ces constitutions de Lyon et d'Arles [39] avec les Regulae avignonnaises sont : un nom de religion, « les voeux et la closture (...) estroitement gardée (...) comme moyens nécessaires pour accomplir la fin de cest Institut » (fol. 9v), « deux ans de novitiat » (fol. 5v) et l'accent mis sur l’instruction des filles, et surtout des pensionnaires (« travail fort pénible », fol. 6), portant d’abord sur « la doctrine chrestienne et ce qui regarde la piété » (fol. 7v).

Ainsi, c'est en suivant l’exemple, la bulle et les constitutions de Lyon, voulus par le cardinal de Marquemont et transmis par Antoine Rampalle, que sa soeur Jeanne installe la première clôture chez les Ursulines provençales et peut écrire en tête du livre des professions commencé en janvier 1625 : « Faictes, ô très aymable Seigneur, que ce livre (...) soit escript (...) non point d’ancre seulement, mais de l’esprit de Dieu vivant, non seulement au papier, mais au seing de la sapience et science éternelle de vostre Père » [40].

Cette mutation entraîne aussitôt une cadence effrénée d’entrées au nouveau couvent : du printemps 1625 à la mort de Jeanne en juin 1636, quarante-six novices sont reçues (dont cinq converses), soit plus de quatre par an. Elles ont été pensionnaires quelques années et sont jeunes, souvent très jeunes, presque des enfants : huit ont 18 ans, cinq 17 ans, cinq 16 ans, onze 15 ans et sept 14 ans ; l’âge moyen des dix autres est de 22 ans. Rajeunissement considérable par rapport à l’âge moyen des congrégées qui se situait jusque-là entre 20 et 23 ans.

Le livre déjà cité nous apprend que c’est Jeanne de Jésus Rampalle qui « donne le voile et le saint habit de nostre Ordre », les professions se faisant presque toujours « entre les mains de Messire Antoine Rampalle (...) directeur de ce couvent », qui reste donc sur ce point une affaire de famille, comme à ses origines.

37. Arch. dép. des Bouches-du-Rhône, 84 H 3, fol. 7.
38. Gueudré, Histoire de l'Ordre, op. cit., 1.1, p. 127.
39. Voir, pour les unes, Règles de Sainct-Augustin et Constitutions pour les Religieuses de Saincte-Ursule, Lyon, 1628 et, pour les secondes, un cahier manuscrit de 40 folios, « Constitutions des Religieuses de Saincte Ursule de Valréas soubs la Règle réformée de Sainct Augustin », signé par « Maria de la Saincte Trinité, supérieure indigne » (Marie Stéfani) et ses neuf compagnes (Arch. dép. de Vaucluse, H Ursulines de Malaucène, 2).
40. Arch. dép. des Bouches-du-Rhône, 84 H 3, fol. 4.

Jusqu'en 1631, la clôture ne gagne qu’une autre communauté, celle de Valréas, dans le Comtat, dont la supérieure, Marie Stéfani, obtient, le 20 janvier 1627, « une bulle du vice-légat semblable à celle d’Avignon » et vient avec une compagne à Arles où elles prennent l’habit le 11 avril, font leur profession le 29, après un noviciat de deux semaines, et repartent aussitôt, « étant privilégiées en considération de la nécessité de Valréas de leur assistance » [41]. En 1629, Marie Stéfani obtient aussi de l’évêque de Vaison la claustration de la communauté de Bollène, qu’elle avait fondée en 1609.

41. Arch. dép. des Bouches-du-Rhône, 84 H 3, fol. 15-16 ; 84 H 1, p. 31-32 ; et Pommereu, Les Chroniques de l ’ordre, op. cit., t. II, p. 252.

Couvent des Ursulines d'Arles

Présentation

Bien peu de vestiges du couvent des Ursulines d'Arles demeurent visibles aujourd'hui.

Discrète également a été son empreinte au sein de la multitudes établissements religieux installés dans la ville, singulièrement au début du XVIIe siècle.

Son émergence témoigne des forts liens existant durant cette époque entre la noblesse et le clergé.

Voué à l'enseignement, son succès fut cependant de courte durée. A peine deux siècles séparent sa fondation de sa disparition.

Ultime reconnaissance tardive et modeste, en 1826, sous la Restauration, la rue de l'ancien couvent prendra le nom de l'ordre.

Histoire

Entrée chez les ursulines d'Avignon vers treize ans, Jeanne Rampalle est envoyée à Arles en 1602 pour y implanter les religieuses augustines de Sainte-Ursule.

Après diverses implantations sommaires, en 1617, ayant trouvé un terrain convenable à proximité de l'amphithéâtre, Jeanne Rampalle fait construire, à ses frais, un couvent pour la communauté.

Elle profite pour cela de l'appui de son frère Antoine, ancien élèves des jésuites d'Avignon, docteur en droit, chanoine de la collégiale d'Apt et proche du cardinal archevêque de Lyon, Mgr de Marquemont.

C'est lui qui obtient une bulle pour la maison d'Arles, publiée en 1624 par Mgr du Laurens, archevêque d'Arles.

Celle-ci légalise l'établissement des sœurs, qui après un noviciat de trois mois prononcent les vœux solennels.

La règle imposée aux moniales se traduit par une redoutable ascèse, marquée par de fréquentes mortifications. Leur action se porte notamment sur l'instruction des jeunes filles à qui il importe d'enseigner d'abord « la doctrine chrétienne et ce qui regarde la piété ».

Le recrutement se fait principalement auprès de nobles familles arlésiennes, telles que les Cadenet, Nicolay ou Mandon.

Après un réel succès, le couvent survivra mal à la disparition de sa fondatrice en 1636. D'autant que son frère Antoine, directeur et intendant, fera l'objet d'une condamnation par le parlement de Provence.

Au XVIIIe siècle, comme pour d'autres congrégations, s'ajoutent un reflux des vocations et des problèmes de subsistance, aggravés, en l'occurrence, par un recrutement essentiellement local et élitiste.

En 1789, la communauté ne comptait plus que quatre ou cinq religieuses. Elles sont expulsées en 1792 et leurs biens, bâtiments, meubles et ornements, démolis et partagés entre particuliers.

Localisation

Le couvent se trouvait au 14 de l'actuelle rue Raspail, à proximité de l'amphithéâtre, en limite des quartiers de la Cité et de la Cavalerie.

Descriptif

A la Révolution, la plus grande partie des bâtiments du couvent fut détruite.

Seuls quelques vestiges demeurèrent incorporés dans l'habitat environnant

On sait que l'église était constituée d'une nef simple, pourvue d'une seule chapelle latérale, côté épître, consacrée à la Sainte-Croix.

Sont encore visibles aujourd'hui, en passant dans l'impasse des Ursulines, l'entrée du monastère, ainsi que quelques arcs et fenêtres à meneaux des XVe et XVIe siècle.

On peut remarquer également sur un mur les armes des famille de Grille et de Castillon, deux des grandes familles qui contribuèrent à l'établissement.

Visite

Edifice disparu. Seuls subsistent quelques vestiges entre la place Louis-Blanc et la rue Raspail (passage des Ursulines)

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