Français : complication trophique fait suite à une lésion (périphérique ou
centrale) sur la voie neurologique impliquée dans l’innervation
sensitive faciale via le nerf trijumeau. Les interventions neuro-
chirurgicales, notamment l’ablation du ganglion de Gasser, et
les accidents vasculaires cérébraux touchant l’artère cérébelleuse
postéro-inférieure sont les causes les plus fréquentes. D’autres
causes beaucoup plus rares ont été décrites comme une tumeur
cérébrale, une encéphalite, un méningiome, la syringobulbie ou le
. Le délai d’apparition de l’ulcération après le dommage
neurologique est variable allant de plusieurs semaines jusqu’à
plusieurs années, avec une période moyenne de deux ans [3
Les patients décrivent souvent des paresthésies à type de sen-
sation de brûlures, de strictions, de grattement dans le territoire
affecté. L’ulcération apparaît ainsi comme la conséquence du trau-
matisme auto-induit (frottement, grattage, soins répétés) par le
patient sur la zone atteinte . L’examen neurologique révèle
un déficit sensitif épicritique et thermique sur la zone innervée
par le nerf trijumeau. L’ulcération est indolore avec une bor-
dure bien délimitée et un fond propre parfois croûteux. Elle se
situe le plus souvent en regard de l’aile du nez, mais d’autres
localisations peuvent être observées comme le front, le cuir che-
velu, la tempe, l’oreille, la joue, le septum et la cornée [2–4].
Le diagnostic est clinique posé sur une ou plusieurs ulcérations
unilatérales localisées à l’aile du nez avec une hypo- ou une anes-
thésie du territoire du trijumeau [2–4]. Le diagnostic différentiel se
pose avec des maladies systémique (granulomatose de Wegener,
maladie de Horton, pyoderma gangrenosum), infectieuses (herpès
chronique, zona, leishmaniose, tuberculose cutanée, lèpre, syphi-
lis tertiaire), tumorales (carcinome basocellulaire, épidermoïde,
sarcome, lymphome) et la pathomimie (dermatitis artefacta). Le
traitement reste souvent difficile. Il est important que les patients
prennent conscience du caractère auto-entretenu des lésions [4].
Ainsi, l’application de pansements occlusifs, notamment la nuit,
permet de réduire les traumatismes et de favoriser la cicatrisation.
La thérapie comportementale ainsi que des traitements comme la
carbamazépine, la gabapentine, l’amitriptyline, le pimozide ou les
benzodiazépines peuvent être utiles. La neurostimulation trans-
cutanée a été bénéfique dans quelques cas, ainsi que la chirurgie