Le test de la commutation

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Les usages principaux sont pour :

  • identifier des signifiants distinctifs,
  • préciser leur signification et
  • diviser le matériel en classes paradigmatiques et identifier les codes auxquels ils appartiennent.

La proposition initiale est que la communication à analyser représente en même temps un usage cognitif du système de signes ainsi qu’une affirmation portant sur les valeurs du locuteur. L’objet du test est donc de préciser l’intention du locuteur au sujet de son utilisation du code de cette façon. Le test fonctionne selon un processus de la substitution, en évaluant la mesure dans laquelle un changement au signifiant entraîne un changement dans le signifié.[1] La première étape est donc d’exclure un signifiant dans le matériel à analyser. Ceci est un test de redondance, où l’on identifie quel sens est perdu (si un sens est perdu) lorsque le signe est omis. Il serait relativement inhabituel de trouver qu’un signe est complétement superflu, mais il serait plus courant de trouver que la contribution de ce seul signe au sens entier est relativement faible. La faiblesse ou la force de sa contribution peut être évaluée plus précisément en plaçant des signes suppléants (synonymes et contraires) dans le contexte de la phrase. Cela permettra l’analyste de faire un jugement sur la spécificité du signifiant particulier choisi par l’auteur ou l’artiste et de la valeur de son sens (comme plus ou moins nécessaire pour conserver le sens et/ou la structure de la règle dans de divers évènements). En changeant la collocation entre les deux signifiants actuels, et ce en changeant leurs liens originaux, l’importance relative de chaque signifiant peut être considérée. De plus, en plaçant le signe original dans des contextes différents, on peut voir si le signe devient plus ou moins distinctif.

Un exemple

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Le test de commutation permet de mettre en évidence l’appartenance à un même paradigme. [1] En substituant les éléments d'une phrase ou les signes d'un mot, on trouve le paradigme. Dans l’exemple suivant, le pronom « il » peut remplacer « Jean » ou « Le petit garçon » sans changer le sens de la phrase ou l’intention du locuteur.

Jean mange une pomme.

Le petit garçon mange une pomme.

Il mange une pomme. 

Donc, « Jean », « le petit garçon » et « il » forment un paradigme parce qu'ils sont tous des « sujets » de la phrase qui peuvent décrire « Jean ». 

On peut aussi utiliser un test de commutation pour prouver que certains éléments n’appartiennent pas au paradigme. Par exemple,

*Avec mange une pomme,

*Gentil mange une pomme.

*Oublier mange une pomme.

  1. ^ Léon, Pierre; Bhatt, Parth (2005). Structure du français moderne: introduction à l’analyse linguistique. Canadian Scholars' Press.